Giovanni-Battista Nini : Marie Alcock

Marie Alcock, par Giovanni-Battista Nini, en 1762
Marie Alcock, par Giovanni-Battista Nini, en 1762

Dans ce médaillon représentant Marie Alcock, Giovanni-Battista Nini démontre sa maîtrise exceptionnelle du portrait en terre cuite.

Le profil, traité avec une délicatesse exquise, émerge du fond avec une présence saisissante. La composition circulaire, soulignée par une bordure ondulée caractéristique des premières œuvres de l’artiste, met en valeur la finesse du modelé. Le traitement virtuose des détails – depuis la coiffure élaborée aux mèches souples tombant sur l’épaule, jusqu’aux dentelles du corsage et aux plis du drapé – révèle l’extraordinaire sensibilité de Nini pour les textures. L’expression du visage, à la fois noble et naturelle, témoigne de sa capacité à saisir la personnalité de ses modèles.

Grâce aux inscriptions présentes sur des exemplaires d’Ecouen et d’Edimbourg, on a identifié Marie comme étant la fille de Michel Alcock, un industriel de l’acier originaire de Birmingham qui a créé une manufacture royale à La Charité-sur-Loire vers 1764.

Pour aller plus loin

Giovanni-Battista Nini (1717-1786) fut l’un des plus remarquables médailleurs du XVIIIe siècle. D’origine italienne, cet artiste polyvalent se forma d’abord à la gravure et à la sculpture à Bologne avant de voyager en Espagne. Installé en France à partir de 1758, il se spécialisa dans la création de portraits en médaillons de terre cuite, développant une technique unique qui lui valut une grande renommée.

Son installation au château de Chaumont-sur-Loire en 1772, où il dirigea la manufacture de poterie et de verrerie pour Jacques-Donatien Le Ray, marqua l’apogée de sa carrière. Ses médaillons, produits en multiples exemplaires, constituent aujourd’hui un témoignage précieux de la société de son temps.