van Gogh, L’Arlésienne

L'Arlésienne: Madame Joseph-Michel Ginoux (Marie Julien, 1848–1911), par Vincent van Gogh, en 1888-1889
L’Arlésienne: Madame Joseph-Michel Ginoux (Marie Julien, 1848–1911), par Vincent van Gogh, en 1888-1889

L’œuvre que nous contemplons est un témoignage du génie de Van Gogh et de sa période arlésienne. « L’Arlésienne: Madame Joseph-Michel Ginoux » nous présente une femme pensive, absorbée dans ses lectures, comme suspendue entre deux mondes.

Le fond jaune éclatant, signature chromatique de l’artiste, irradie d’une lumière presque surnaturelle qui contraste magistralement avec la silhouette sombre du modèle. La touche vibrante et nerveuse de Van Gogh anime chaque centimètre de la toile, transformant une scène quotidienne en vision onirique. Les livres posés sur la table verte révèlent l’intérêt de Van Gogh pour les natures mortes significatives, porteuses de sens. Le regard mélancolique de Marie Ginoux, accentué par sa pose – une main soutenant son visage – traduit cette tension entre présence physique et évasion intellectuelle que le peintre a su capturer avec intensité.

Pour aller plus loin

  • L’Arlésienne: Madame Joseph-Michel Ginoux (Marie Julien, 1848–1911), par Vincent van Gogh, en 1888-1889
  • 91.4 × 73.7 cm (36 × 29 in.)
  • The Metropolitan Museum of Art, Fifth Avenue, New York, exposé galerie 825
  • https://www.metmuseum.org/art/collection/search/436529

Vincent Van Gogh (1853-1890) traversait l’une des périodes les plus fécondes et tourmentées de sa vie lors de son séjour à Arles. Installé dans la « Maison Jaune » en 1888, il rêvait d’y fonder une communauté d’artistes.

C’est durant cette période qu’il rencontra Marie Ginoux, tenancière du Café de la Gare où il avait ses habitudes. La relation entre le peintre et son modèle illustre parfaitement la capacité de Van Gogh à établir des connexions profondes avec les habitants d’Arles, malgré son statut d’étranger. Ce portrait, réalisé juste avant la crise qui provoquera la rupture avec Gauguin et l’automutilation de son oreille, représente un moment de grâce avant la tempête.