George Desvallières : Portrait de Mademoiselle Yvonne Robiquet

Portrait de Mademoiselle Yvonne Robiquet, par George Desvallières, en 1911
Portrait de Mademoiselle Yvonne Robiquet, par George Desvallières, en 1911

L’intimité bourgeoise parisienne capturée par Desvallières, en 1911, avec une modernité frappante.

La jeune pianiste, vêtue d’une robe bleu-gris aux plis soyeux, se penche vers son clavier dans une attitude de concentration gracieuse. L’artiste orchestre un dialogue chromatique audacieux entre les tons dorés des rideaux, le rouge vif des fleurs et les bleus profonds qui baignent la scène. Le miroir arrondi reflète l’intimité du moment, créant une mise en abyme poétique qui ouvre l’espace clos du salon vers un ailleurs rêvé.

La technique libre, aux empâtements généreux, révèle l’influence post-impressionniste tout en conservant une lisibilité classique. Cette commande privée témoigne de la réputation grandissante de Desvallières auprès de la haute société cultivée, qui appréciait sa capacité à allier tradition portraitiste et modernité picturale dans des compositions d’une rare élégance décorative.

Pour aller plus loin

Georges Desvallières (1861-1950) incarne la transition artistique française du tournant du siècle. Élève de Gustave Moreau aux côtés de Matisse et Rouault, il développe un style personnel mêlant symbolisme et fauvisme naissant. Profondément marqué par la Grande Guerre où il perd son fils, il consacrera sa maturité à l’art sacré, notamment aux Ateliers d’Art Sacré fondés avec Maurice Denis.