
Quelle symphonie de couleurs et de torpeur ! Dans cette œuvre magistrale, Gauguin capture l’essence même du repos polynésien, où le temps semble suspendu entre terre et rêve.
Le plateau de bois rosé devient une scène où les personnages s’abandonnent avec une grâce souveraine. Au premier plan, une femme au chapeau à pois bleus et au vêtement délicat irradie de sérénité, tandis qu’à ses côtés, d’autres figures sont comme enchâssées dans la luminosité tropicale. Les tons orangés, verts et roses dialoguent dans une harmonie presque musicale, traduisant l’intimité et la détente communautaire. Chaque personnage incarne une présence méditative, loin des agitations occidentales. Les lignes souples, les couleurs vibrantes racontent plus qu’une simple sieste : un art de vivre, une philosophie du repos qui transcende les cultures.
Pour en savoir plus
- La sieste, par Paul Gauguin, peint entre 1892 et 1894
- 88.9 x 116.2 cm
- The Metropolitan Museum of Art, Fifth Avenue, New York, exposé dans la Galerie 822
- https://www.metmuseum.org/art/collection/search/436449
Paul Gauguin (1848–1903), artiste majeur de l’Ecole de Pont-Aven et des Nabis, a quitté l’Europe en 1891 pour la Polynésie, fuyant une civilisation qu’il jugeait artificielle. Peintre post-impressionniste, il a cherché dans les cultures polynésiennes une authenticité primitive, loin des conventions académiques. Ses œuvres, marquées par des couleurs intenses et des formes simplifiées, ont profondément influencé l’art moderne, annonçant le fauvisme et l’expressionnisme. Incompris de son vivant, Gauguin est aujourd’hui reconnu comme un génie visionnaire qui a réinventé le langage pictural. Ses relations avec de jeunes polynésiennes sont sources de controverses.