
Pays-Bas, début des années 1660. Dans l’intimité d’un intérieur bourgeois, Cornelis Bisschop capture un instant suspendu entre séduction et innocence. Un cavalier se penche vers une jeune femme vêtue d’orange éclatant. Elle détourne le regard, absorbée par ses pensées.
Une scène de galanterie hollandaise
La jeune femme domine la composition dans sa robe orange aux reflets lumineux, rehaussée de blanc. Elle tient un chandelier d’une main, une cruche de faïence de l’autre. Derrière elle, le cavalier au chapeau à plume pose sa main sur son épaule. Son geste est tendre, presque furtif. Sur la table recouverte d’un tapis oriental, des objets du quotidien créent une nature morte élégante. Bisschop maîtrise la lumière avec subtilité. La palette restreinte concentre l’attention sur l’interaction humaine.
L’art de la peinture de genre
Cette scène illustre la peinture de genre hollandaise du Siècle d’Or. Les artistes néerlandais excellaient dans la représentation de la vie quotidienne bourgeoise. Derrière l’apparente simplicité se cachent souvent des significations morales. Le vin, le cavalier séducteur, la jeune femme : ces éléments composent un récit sur la vertu et la tentation. Bisschop s’inscrit dans la tradition de Ter Borch et Metsu, privilégiant les intérieurs raffinés et les tissus précieux.
Cornelis Bisschop
Cornelis Bisschop (1630-1674) se forme à Dordrecht auprès de Ferdinand Bol, élève de Rembrandt. Il excelle dans les scènes d’intérieur intimistes, capturant avec finesse les interactions sociales de son temps. Son talent pour rendre les textures et la lumière en fait un maître accompli du genre.
Une question pour vous
💭 Observez le regard de la jeune femme : ignore-t-elle vraiment le cavalier, ou cette distance est-elle une forme de résistance élégante ?
À propos de cette œuvre
- Une jeune femme et un cavalier
- Cornelis Bisschop
- début des années 1660
- Huile sur toile
- 97,8 × 88,3 cm
- The Metropolitan Museum of Art, New York






