
Persée sauvant Andromède, une chorégraphie mythologique grâcieuse. Dans cette composition, le Cavalier d’Arpin nous offre un tableau vibrant où le mouvement et la tension dramatique s’épousent avec virtuosité.
L’élan spectaculaire de Persée sur Pégase, surgissant dans le ciel tel un météore doré, contraste magistralement avec l’immobilité vulnérable d’Andromède. La jeune princesse incarne une beauté résignée, tandis que le monstre marin s’agite dans les flots tumultueux.
Le drapé ocre flamboyant qui enveloppe Persée dynamise la composition, tandis que la carnation d’Andromède capte notre regard. Au loin, un paysage vaporeux aux tonalités bleutées évoque un monde lointain, presque onirique, amplifiant ainsi la dimension mythique de cette rencontre fatidique. Cette œuvre condense admirablement l’essence du maniérisme tardif romain : élégance formelle, raffinement chromatique et puissance évocatrice.
Pour aller plus loin
- Persée sauvant Andromède, par le Cavalier d’Arpin, en 1594-95
- 20 11/16 x 14 15/16 in. (52.5 x 38 cm)
- The Clark Art Institute, Williamstown
- https://www.clarkart.edu/ArtPiece/Detail/Perseus-Rescuing-Andromeda
Giuseppe Cesari, dit le Cavalier d’Arpin (1568-1640), figure majeure du maniérisme tardif et des prémices du baroque romain, connut une ascension fulgurante dans les cercles artistiques les plus prestigieux de son époque. Protégé des papes Clément VIII et Paul V, il s’imposa comme le maître incontesté de la peinture romaine à la fin du 16e siècle. Sa virtuosité technique, alliée à une imagination fertile et à un sens aigu de la narration picturale, séduisit l’élite intellectuelle et aristocratique. Ses petites compositions mythologique révèlent sa capacité à insuffler une grâce dynamique et une élégance raffinée aux récits antiques. Bien que sa renommée ait été éclipsée par l’émergence du naturalisme caravagesque et du classicisme des Carrache, son influence demeure considérable dans l’évolution de l’art romain.