
Jean-Baptiste Camille Corot peint « Saules et ferme à Sainte-Catherine-lès-Arras » en 1871 lors de son séjour à Arras.
Cette œuvre révèle la technique argentée caractéristique de ses dernières années et illustre parfaitement le style qui valut au maître français sa réputation internationale.
La composition s’organise autour d’un paysage rural intemporel où dominent les tons verdâtres et gris nuancés, appliqués en fines couches. Les saules aux troncs élancés structurent l’espace tandis que la ferme traditionnelle ancre la scène dans la réalité. L’atmosphère vaporeuse, obtenue par une lumière diffuse et des contours estompés, crée cette poésie contemplative si prisée de ses contemporains. Cette vision idéalisée de la campagne française, détachée des transformations industrielles du XIXe siècle, témoigne de l’esthétique du « souvenir », où observation directe et recréation d’atelier se mêlent harmonieusement pour produire un paysage paisible.
Pour aller plus loin
- Saules et ferme à Sainte-Catherine-lès-Arras, par Camille Corot, en 1871
- 36.3 x 44.4 cm (14 5/16 x 17 1/2 in.)
- The Cleveland Museum of Art, non exposé
- https://www.clevelandart.org/art/1916.1047
Jean-Baptiste Camille Corot (1796-1875) incarne la transition entre paysage néoclassique et modernité picturale. Formé initialement au commerce de draperie familial, expérience qui développa son sens esthétique des couleurs et textures, il se consacre définitivement à la peinture après 1821. Élève de Michallon puis de Bertin, héritiers de Valenciennes, il séjourne en Italie selon la tradition académique. Précurseur controversé, Corot refuse l’esthétique impressionniste naissante, préférant ses « paysages composés » intemporels aux innovations urbaines contemporaines. Reconnu officiellement, il développe une manière personnelle mêlant observation en plein air et synthèse d’atelier. Son succès commercial tardif génère de nombreuses contrefaçons, témoignage de sa popularité.