Pompeo Batoni : Le Mariage de Cupidon et Psyché

Le Mariage de Cupidon et Psyché, Pompeo Girolamo Batoni, 1756, Gemäldegalerie, Berlin
Le Mariage de Cupidon et Psyché, Pompeo Girolamo Batoni, 1756, Gemäldegalerie, Berlin

Rome, 1756. Pompeo Girolamo Batoni achève une commande royale : immortaliser l’union divine de Cupidon et Psyché. Ce tableau deviendra le compagnon de guerre de Frédéric le Grand.

Une cérémonie céleste

Observez la scène : Vénus, assise sur un char doré tiré par deux colombes, guide la main de son fils Cupidon. Il glisse l’anneau au doigt de Psyché. Hyménée, dieu du mariage, retient délicatement la main de la jeune mortelle. Les corps se déploient sur des nuages vaporeux. Psyché, seule terrestre, repose au sol de la chambre nuptiale. Les drapés ondulent en safran et bleu profond. Batoni peint avec une précision orfèvre. Le modelé en clair-obscur sculpte les chairs nacrées. Les visages respirent la grâce. La composition s’organise autour d’un groupe central tripartite parfaitement équilibré.

Une œuvre entre deux époques

Ce mariage mythologique arrive à Berlin dans des circonstances extraordinaires. Commandée avant la guerre de Sept Ans, l’œuvre traverse les champs de bataille. Frédéric le Grand l’emporte partout avec lui. Elle ne sera payée qu’en 1763, après le traité de paix. Batoni s’inscrit dans la tradition classique de Carlo Maratta et Raphaël. Pourtant, son élégance annonce déjà le néoclassicisme naissant. Quatre ans après ce tableau, Mengs inaugure officiellement le nouveau style.

Pompeo Girolamo Batoni

Batoni (1708-1787) règne alors sur Rome comme le portraitiste le plus célèbre d’Europe. Formé dans l’atelier paternel d’orfèvre, il maîtrise le rendu précieux des matières. Son classicisme raffiné séduit l’aristocratie du Grand Tour. La tête de Psyché porte les traits de son épouse Lucie, célébrée comme l’une des plus belles femmes de Rome.

Une question pour vous

💭 Pourquoi cette union divine fascinait-elle tant ? Peut-être parce qu’elle transforme l’amour mortel en immortalité ?

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