Vincent van Gogh : Les lauriers roses

Lauriers roses, par Vincent van Gogh, en 1888
Lauriers roses, par Vincent van Gogh, en 1888

Lauriers roses révèle l’art accompli de Vincent van Gogh dans sa période arlésienne d’août 1888, moment d’épanouissement créatif sous le soleil provençal.

Cette nature morte rayonnante capture l’essence vitale de ces fleurs que l’artiste admirait pour leur floraison « inépuisable » et leurs « nouvelles pousses vigoureuses ». Les lauriers roses, aux nuances délicates de blanc et de rose coral, explosent dans une cruche de majolique qu’il affectionnait particulièrement, réutilisée dans plusieurs compositions arlésiennes. Van Gogh orchestre magistralement les contrastes chromatiques : le vert acide du fond dialogue avec les tons poudrés des fleurs, tandis que la table violacée ancre solidement la composition. La présence symbolique du roman d’Émile Zola « La Joie de vivre » n’est pas fortuite – l’artiste avait déjà opposé cette œuvre littéraire moderne à une Bible dans une nature morte de Nuenen en 1885. Cette juxtaposition révèle les préoccupations philosophiques de Van Gogh, confrontant tradition religieuse et humanisme laïc, mort et renaissance, dans un hymne pictural à la vitalité créatrice.

Pour aller plus loin

Vincent van Gogh (1853-1890), génie incompris du post-impressionnisme, révolutionne l’art moderne par son langage pictural d’une intensité émotionnelle inégalée. Autodidacte passionné formé par l’observation directe et l’étude des maîtres, il développe une technique singulière aux empâtements expressifs et aux couleurs pures. Sa période arlésienne (1888-1889) marque l’apogée de son art, où lumière méditerranéenne et exaltation créatrice donnent naissance à ses chefs-d’œuvre les plus célèbres. Incompris de son vivant, Van Gogh influence profondément l’art du XXe siècle par sa modernité visionnaire et son expressionnisme précurseur.