Gustav Klimt : Margaret Stonborough-Wittgenstein

Margaret Stonborough-Wittgenstein, Gustav Klimt, 1905, Neue Pinakothek, Munich
Margaret Stonborough-Wittgenstein, Gustav Klimt, 1905, Neue Pinakothek, Munich

Vienne, 1905. Margaret Stonborough-Wittgenstein pose dans l’atelier de Gustav Klimt. Elle a vingt-deux ans. Le peintre doit immortaliser la fille du puissant industriel Karl Wittgenstein.

Entre modernité et tradition

Margaret se tient debout, hiératique, dans une robe en velours moiré blanc créée par les Wiener Werkstätte. Le tissu capte la lumière, ondule, crée des reflets irisés. Des motifs brodés ornent le vêtement. Ils contrastent avec la douceur nacrée du tissus. Klimt joue avec les tensions visuelles. Le visage et les mains sont traités de façon naturaliste, presque photographique. L’arrière-plan se fragmente en plans géométriques. La toile oscille entre réalisme et abstraction. Cette dualité définit le style de Klimt à cette période.

Un portrait de la grande bourgeoisie viennoise

Ce tableau appartient à une série de portraits commandés par l’élite viennoise. Karl Wittgenstein, père de Margaret et mécène de la Sécession, finance cette œuvre. Il avait notamment soutenu la construction du bâtiment de la Sécession viennoise. Ces portraits reflètent une classe sociale en quête d’esthétisation du quotidien. Margaret, future philosophe et intellectuelle, n’aurait pourtant pas apprécié cette image. Elle aurait relégué ce portrait au grenier. La toile la fige dans un rôle décoratif qui ne correspond pas à sa personnalité indépendante.

Gustav Klimt, maître de la Sécession

Klimt (1862-1918) domine la scène artistique viennoise du début du 20e siècle. Cofondateur de la Sécession en 1897, il développe un langage ornemental unique. Ses portraits de femmes mêlent réalisme psychologique et décoration somptueuse.

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