Laurent de La Hyre, Allégorie de la musique

Allégorie de la musique, par Laurent de La Hyre, en 1649
Allégorie de la musique, par Laurent de La Hyre, en 1649

Dans cette « Allégorie de la Musique » (1649), Laurent de La Hyre nous offre une composition d’une harmonie parfaite où chaque élément répond à une orchestration visuelle minutieuse.

Une jeune femme à la beauté idéalisée, drapée dans des étoffes aux teintes chaudes d’ocre et de vermillon, accorde son théorbe. Ce geste, loin d’être anodin, symbolise la quête perpétuelle d’harmonie que poursuit l’art musical. L’artiste déploie un langage classique d’une grande élégance : colonnes cannelées évoquant l’Antiquité, perspective maîtrisée, lumière ambrée qui modèle subtilement les volumes. Le petit oiseau, témoin discret de cette scène, introduit une touche naturelle face à la musique savante. La richesse des détails témoigne d’une connaissance approfondie de l’univers musical. La Hyre transforme ainsi une allégorie conventionnelle en une méditation visuelle sur la nature même de l’art musical, suspendue entre théorie et sensualité.

Pour aller plus loin

✔️ Laurent de La Hyre (1606-1656) incarne l’âge d’or du classicisme français. Membre fondateur de l’Académie royale de peinture et de sculpture, il développe un style caractérisé par la clarté de la composition, l’élégance des figures et une lumière douce. Formé dans le sillage du maniérisme tardif, il évolue vers une expression plus mesurée, imprégnée des influences italiennes mais profondément française dans sa retenue et son raffinement intellectuel.

Cette « Allégorie de la Musique », réalisée pour l’hôtel particulier de Gédéon Tallemant, s’inscrit dans un ensemble consacré aux sept Arts libéraux, programme iconographique typique des demeures aristocratiques du Grand Siècle, reflétant l’idéal humaniste d’une culture encyclopédique.