
Dans cette œuvre vibrante de Félix Ziem, « Beyrouth, retour de fantasia », peinte entre 1885 et 1890, nous sommes transportés dans un Orient lumineux et romanesque, caractéristique de la période orientaliste du XIXe siècle.
La composition, magistralement orchestrée, s’articule autour d’un arbre solitaire qui se dresse avec élégance contre un ciel d’azur. La scène capture l’instant fugace où des cavaliers, rentrant probablement d’une fantasia – cette spectaculaire démonstration équestre traditionnelle – traversent un paysage côtier baigné de lumière. Ziem excelle ici dans le rendu atmosphérique : la luminosité particulière du Levant est traduite par des touches légères et une palette chromatique subtile, où les bleus du ciel et de la mer lointaine dialoguent avec les ocres du terrain et les verts de la végétation. Les cavaliers, représentés comme des silhouettes dynamiques, apportent vie et mouvement à la composition, tandis que la perspective s’étire vers un horizon vaporeux où mer et ciel semblent se fondre.
Pour aller plus loin :
- Beyrouth, retour de fantasia, par Félix Ziem, entre 1885 et 1890
- 73 x 92 cm
- Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris, non exposé, Paris Musées
- https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/beyrouth-retour-de-fantasia
Félix Ziem (1821-1911) est l’un des peintres voyageurs les plus célèbres du XIXe siècle. Peintre français de l’École de Barbizon, particulièrement connu pour ses vues de Venise, il fut aussi un amoureux inconditionnel de l’Orient, qu’il parcourut extensivement.
Sa technique, caractérisée par une touche libre et lumineuse, influencée par Turner et les précurseurs de l’impressionnisme, lui permit de capturer avec brio l’essence des lieux qu’il visitait. Sa carrière fut couronnée de succès, faisant de lui l’un des peintres les plus prospères de son temps, apprécié tant par la critique que par les collectionneurs, dont certains membres de la famille impériale.