Elisabeth Vigée-Lebrun, Portrait d’une jeune danseuse

Portrait d'une jeune danseuse, Elisabeth Vigée-Lebrun, vers 1780-1789
Portrait d’une jeune danseuse, Elisabeth Vigée-Lebrun, vers 1780-1789

Dans ce portrait vibrant, Elisabeth Vigée-Lebrun parvient à capturer l’essence du mouvement de la jeune femme, saisi dans un instant de grâce suspendue.

Sa robe aux délicates rayures pastel ondule, insufflant dynamisme et légèreté à la composition. Le chapeau turquoise, orné de rubans et de fleurs, couronne cette apparition avec une élégance caractéristique de la mode parisienne des années 1780. Le tambourin tenu avec délicatesse évoque la musique qui semble résonner au-delà du cadre, tandis que le regard du modèle, empreint d’une douce assurance, établit un dialogue intime avec le spectateur.

La palette chromatique, dominée par des tons pastel rehaussés de touches d’azur et d’or, baigne l’ensemble dans une atmosphère de raffinement. Cette œuvre incarne l’esthétique du portrait rococo finissant et annonce les prémices du néoclassicisme.

Pour aller plus loin

Elisabeth Vigée-Lebrun (1755-1842) s’impose comme l’une des plus éminentes portraitistes de son temps, brisant les conventions dans un monde dominé par les hommes. Formée par son père, le pastelliste Louis Vigée, elle développe très tôt un talent prodigieux qui lui vaut d’être admise à l’Académie Royale en 1783, sous la protection de Marie-Antoinette dont elle devient la portraitiste attitrée.

Sa capacité à saisir la psychologie de ses modèles avec finesse fait de ses portraits des témoignages précieux de l’aristocratie française à la veille de la Révolution. Contrainte à l’exil en 1789, elle poursuit une brillante carrière à travers l’Europe, avant de revenir en France sous l’Empire. Son œuvre témoigne d’un regard lumineux sur son époque et d’une modernité qui transcende les conventions picturales.