
Par ce « Port italien par temps orageux » (vers 1740-1750) Claude-Joseph Vernet exprime sa maîtrise de l’art de la marine dramatique.
Cette œuvre montre la fascination du peintre pour les phénomènes atmosphériques et leur impact sur l’activité humaine. La composition révèle un sens aigu de la théâtralité : au premier plan, des marins luttent désespérément contre les éléments déchaînés, tirant une embarcation vers la sécurité de la côte rocheuse. Le contraste saisissant entre la fragilité humaine et la puissance de la tempête constitue le ressort dramatique de l’œuvre. Vernet déploie ici sa palette chromatique caractéristique, opposant les ocres dorés des falaises aux verts profonds de la mer houleuse, tandis que le ciel plombé amplifie l’effet pathétique. Au loin, un navire malmené par les éléments et les silhouettes d’un port méditerranéen ancrent la scène dans cette Italie mythique qui nourrit l’imaginaire du peintre. Cette toile, issue de collections prestigieuses, témoigne de la renommée de l’artiste.
Pour aller plus loin
- Claude-Joseph Vernet, Un port italien par temps orageux, vers 1740-1750
- 101 x 138 cm
- Mauritshuis, La Haye, exposé galerie Prince William V
- https://www.mauritshuis.nl/fr/decouvrir-la-collection/oeuvres-d-art/292-an-italian-harbour-in-stormy-weather
Claude-Joseph Vernet (1714-1789) demeure l’un des maîtres incontestés du paysage français du XVIIIe siècle. Né à Avignon, il séjourne vingt ans en Italie où il forge son style personnel. Influencé par les paysagistes du XVIIe siècle, Vernet développe une esthétique du sublime naturel qui séduit l’aristocratie européenne. Ses marines italienisantes, mêlant réalisme topographique et idéalisation poétique, lui valent une renommée internationale. De retour en France en 1753, il entreprend la série des « Ports de France » commandée par Louis XV, monument de la peinture maritime française. Membre de l’Académie royale, père du peintre Carle Vernet et grand-père d’Horace Vernet, il fonde une dynastie artistique. Son œuvre influence la peinture européenne, préparant l’avènement du romantisme.