
Cette œuvre de Carolus-Duran, peinte en 1876, est un véritable manifeste de l’élégance parisienne de la fin du XIXe siècle.
Le peintre nous présente une femme dans toute sa splendeur, allongée sur un sofa recouvert de velours rouge et de tissus aux motifs floraux somptueux.
La composition est dominée par la robe en satin blanc, véritable prouesse technique dans le rendu des textures et des reflets. Les plis du tissu, les dentelles et les ornements précieux sont traités avec une virtuosité éblouissante qui témoigne de la maîtrise absolue de l’artiste. Le contraste entre le blanc lumineux de la robe et les tons chauds du décor – notamment ce rouge profond du sofa – crée une atmosphère à la fois intime et théâtrale. La pose de la femme, nonchalamment appuyée sur le divan, la tête légèrement inclinée et soutenue par sa main, dégage une assurance tranquille et une grâce naturelle caractéristiques de la société parisienne de l’époque.
Luxe, raffinement et sensualité subtile se mêlent dans une œuvre qui célèbre autant la beauté féminine que le talent du peintre à capturer l’essence de son temps.
Pour aller plus loin
- Portrait de Mademoiselle de Lancey, par Carolus-Duran, en 1876
- 157.5 x 211 cm
- Collections du Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris (exposé au Rez-de-Jardin Salle 03), Paris Musées
- https://www.parismuseescollections.paris.fr/fr/petit-palais/oeuvres/portrait-de-mademoiselle-de-lancey
Carolus-Duran, de son vrai nom Charles Auguste Émile Durant (1837-1917), fut l’un des portraitistes les plus en vue de la Troisième République. Maître de John Singer Sargent, il dirigea l’Académie de France à Rome et fut célèbre pour ses portraits mondains de l’aristocratie et de la haute bourgeoisie parisienne. Sa technique virtuose, influencée par Velázquez, se caractérise par une touche libre et sûre, des harmonies chromatiques audacieuses et un sens aigu de la psychologie de ses modèles. Son atelier parisien devint un lieu incontournable pour la société élégante de son temps, désireuse de se faire immortaliser par celui qui savait si bien capturer l’esprit de cette époque fastueuse.