Claude Monet : Corbeille de fleurs

Corbeille de fleurs, par Claude Monet, en 1876
Corbeille de fleurs, par Claude Monet, en 1876

Cette œuvre révèle l’art consommé de Monet dans sa représentation du jardin d’Argenteuil, transformé en véritable laboratoire de la lumière impressionniste.

Le massif de glaïeuls constitue le véritable protagoniste de cette composition, déployant ses hampes florales dans un foisonnement chromatique où dominent les rouges vermillon et les roses tendres. L’artiste emploie une technique de touches divisées, appliquées par empâtements successifs qui créent une surface picturale vibrante. Cette méthode révolutionnaire permet aux couleurs de se mélanger optiquement dans l’œil du spectateur plutôt que sur la palette. La figure féminine, identifiée comme Camille Doncieux, épouse du peintre, apparaît en contrepoint discret sous son ombrelle verte. Loin de constituer le sujet principal, elle fonctionne comme un repère spatial et chromatique. L’ensemble témoigne de cette révolution perceptuelle propre à l’impressionnisme : saisir les effets fugaces de la lumière naturelle sur les surfaces colorées.

Pour aller plus loin

Figure tutélaire de l’impressionnisme français, Claude Monet (1840-1926) transforme la peinture de paysage en privilégiant l’observation directe de la nature et l’étude des variations lumineuses. Né au Havre, il rencontre Eugène Boudin qui l’initie à la peinture en plein air, une pratique qui deviendra le fondement de son esthétique. Installé à Argenteuil entre 1871 et 1878, il transforme son jardin en laboratoire expérimental où il explore inlassablement les effets chromatiques selon les heures et les saisons. Théoricien autant que praticien, Monet participe activement aux expositions impressionnistes à partir de 1874, défendant avec ses confrères Renoir, Pissarro et Caillebotte une nouvelle conception de l’art pictural.