
Cette œuvre saisissante nous présente le moment triomphal de la Résurrection avec une intensité dramatique caractéristique de la peinture flamande.
Le Christ émerge majestueusement du tombeau, son corps lumineux drapé d’un manteau écarlate flottant qui contraste avec la pierre froide du sépulcre. Sa main droite levée en bénédiction et la croix processionnelle qu’il tient affirment sa victoire sur la mort. L’artiste déploie une remarquable maîtrise narrative en intégrant simultanément plusieurs épisodes du cycle pascal en arrière-plan : le Christ aux Limbes libérant les âmes des justes, son Ascension vers les cieux, la scène du « Noli me tangere » avec Marie-Madeleine, les saintes femmes en pèlerinage vers le tombeau, et la Pentecôte représentée par l’église illuminée.
Cette composition complexe mais harmonieuse est enrichie par un paysage vallonné typique, et une palette chatoyante où dominent les rouges et les verts, créant une atmosphère à la fois mystique et terrestre.
Pour aller plus loin
- La résurrection du Christ, par l’entourage du Maître de la Mort de Marie d’Amsterdam, vers 1485-1500
- 53.5 x 65 cm
- The Rijksmuseum, Amsterdam
- https://www.rijksmuseum.nl/en/collection/object/Resurrection-of-Christ–4a3c31589d7bd734bf026d066a3ea5ae
Ce tableau provient de l’entourage du Maître de la Mort de Marie d’Amsterdam, un artiste anonyme actif entre 1485 et 1500, dont l’identité demeure mystérieuse mais dont l’influence fut considérable dans les Pays-Bas méridionaux. Son art se distingue par une attention méticuleuse aux détails, une sensibilité aux expressions émotionnelles et une capacité à fusionner réalisme flamand et idéalisme. Dans cette œuvre, on retrouve sa technique raffinée des drapés, son habileté à orchestrer des scènes complexes et sa connaissance approfondie de l’iconographie chrétienne. L’artiste, probablement formé à Utrecht ou à Amsterdam, s’inscrit dans la tradition des grands primitifs flamands tout en annonçant certaines innovations qui marqueront la Renaissance nordique.