Cette œuvre de Girodet nous plonge dans l’univers orientaliste du début du XIXe siècle, où l’exotisme se mêle à la précision technique caractéristique de l’école néoclassique française.
Le « Portrait d’un Indien » nous présente un personnage énigmatique, drapé non pas dans des vêtements indiens comme le suggère le titre, mais dans un costume ottoman richement détaillé. La luminosité particulière qui émane du tableau, typique du style de Girodet, met en valeur les textures somptueuses des étoffes et la carnation du modèle.
Cette huile sur toile, qui servait initialement de modello pour une œuvre plus imposante conservée au Musée Girodet de Montargis, témoigne de la fascination de l’époque pour l’Orient et de l’habileté du peintre à capturer la noblesse et le mystère de son sujet. La composition équilibrée et l’attention méticuleuse portée aux détails révèlent l’influence de son maître David, tout en affirmant une sensibilité personnelle plus romantique.
Pour aller plus loin
- Portrait d’un Indien, par Anne-Louis Girodet-Trioson, ca. 1807
- 16 x 12 7/8 in. (40.6 x 32.7 cm)
- The Metropolitan Museum of Art, Fifth Avenue, New York, exposé dans la Galerie 804
- https://www.metmuseum.org/art/collection/search/438032
Anne-Louis Girodet-Trioson (1767-1824) fut l’un des plus brillants élèves de Jacques-Louis David, incarnant parfaitement la transition entre le néoclassicisme et le romantisme français. Son séjour à l’Académie de France à Rome fut déterminant dans l’évolution de son style pictural.
De retour à Paris en 1795, il développa une approche artistique singulière, caractérisée par une préciosité littéraire, des effets picturaux imaginatifs et un goût prononcé pour les sujets et les décors exotiques. Cette originalité, combinée à une technique irréprochable, fit de lui l’un des artistes les plus admirés de son temps, capable de transcender les conventions académiques tout en maintenant une excellence d’exécution remarquable.
