Géricault

Théodore Géricault (1791-1824) incarne la fulgurance du génie romantique, consumé par une quête incessante de vérité qui le conduisit à révolutionner la peinture française au début du XIXe siècle. Formé dans l’atelier de Carle Vernet puis de Pierre-Narcisse Guérin, ce tempérament fougueux s’affranchit rapidement des conventions néoclassiques pour élaborer une œuvre où la violence des passions humaines s’exprime à travers une facture nerveuse et une palette intensément contrastée. Ses séjours en Italie et en Angleterre nourrissent une sensibilité moderne qui culmine dans « Le Radeau de la Méduse » (1819), tableau-manifeste où l’actualité tragique se transmue en allégorie universelle de la condition humaine. L’attention portée aux marginaux – aliénés, suppliciés, corps meurtris – témoigne d’une conscience sociale aiguë servie par des études anatomiques d’une précision obsessionnelle. Emporté prématurément par la maladie, Géricault laisse une œuvre dont la puissance émotionnelle et la densité picturale ouvrirent la voie à Delacroix et à toute la modernité picturale, faisant de lui non seulement un précurseur du romantisme mais aussi un témoin lucide des tensions politiques et existentielles de son temps.

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